La biodynamie, une arme redoutable pour atteindre l’excellence. Pénélope Godefroy impressionne à Saint-Emilion.

Publié le par Didier Vandenberge

Pénélope Godefroy a ressenti le besoin d’aller à la rencontre de vignerons qui travaillent différemment et a rencontré des grands noms de la biodynamie. Attirée par ce monde plus « vigneron », elle a su convaincre le consultant Pierre Masson, qui n’enseignait alors qu’en Bourgogne de venir dans le bordelais pour l’aider à mettre en place des essais, pour convaincre François Pinault, propriétaire de Château Latour, de l’intérêt de la biodynamie, non seulement pour la qualité des sols et du vignoble, mais surtout de l’impact considérable sur la qualité des vins d’un point de vue dégustatif.

François Pinault dans ses vignes du Château Latour

François Pinault dans ses vignes du Château Latour

Oenologue et diplômée d’une école supérieure d’agronomie, Pénélope applique une méthodologie très scientifique sur le vignoble. Après trois ans d’essais sur plusieurs parcelles expérimentales, elle était en mesure de convaincre à l’aveugle les œnologues les plus réticents de l’équipe Latour. Les vins issus des parcelles passées en biodynamie sont plus minéraux, plus profonds et marquent des équilibres analytiques plus complexes. Sans l’ombre d’une hésitation, François Pinault, a pris début 2014 via sa holding Artemis une participation minoritaire (49%) dans le capital des vignobles Siaurac. Cette acquisition concernait trois domaines de la Rive Droite ; le Château Le Prieuré à Saint-Emilion, le Château Vray Croix de Gay à Pomerol et le Château Siaurac à Lalande-de-Pomerol, pour une surface totale de près de 56 hectares.

Retour du cheval de trait à Siaurac

Retour du cheval de trait à Siaurac

Avec Paul Goldschmidt, comme propriétaire et dirigeant des trois propriétés, ils se sont fixés comme objectif d’amener les vignobles sur la voie de l’excellence. Un accord technique important avec Artemis propulsait Pénélope Godefroy à la tête de la direction technique des trois domaines pour permettre un passage progressif des vignobles en bio et/ou en biodynamie.

Pénélope Godefroy et Jean-Claude Berrouet en plein travail.

Pénélope Godefroy et Jean-Claude Berrouet en plein travail.

Jean-Claude Berrouet, ancien œnologue de Pétrus, lui apporte son conseil et son incomparable expérience de la Rive Droite. Selon lui :

Le vin est une invitation au voyage, sa magie est d’exprimer un site. Chaque vin a sa personnalité propre : son travail est de l’aider à s’exprimer. Sa création est la recherche de son équilibre et de son harmonie. C’est un travail d’humilité et de précision où l’on se place derrière la nature pour la laisser s’exprimer : c’est aussi éviter d’utiliser des techniques qui consistent à façonner le vin de manière excessive et ainsi risquer de le déformer.

Jean-Claude Berrouet, ancien œnologue de Pétrus

Publié dans Oenologie

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